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Cahier « Le temps des grosses familles »

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André Morel

Toujours en quête de familles nombreuses, j’ai eu le bonheur de voir par hasard le mois dernier un des « Cahiers de la seigneurie de Chambly », intitulé « Le temps des grosses familles ». Ce numéro 41 de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly a été rédigé par M. Jean Beauregard, Mme Monique Signori et M. Paul-Henri Hudon, et publié en septembre 2017. Ce cahier regorge d’informations sur des familles nombreuses, dont je ne recopierai pas ici la liste, vous invitant plutôt à consulter cet ouvrage à la salle Huguette-Paradis de la Société de généalogie Saint-Hubert ou dans votre bibliothèque. Vous pouvez également communiquer avec la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly (https://www.histoireseigneuriechambly.org/).

Je veux quand même vous citer ici l’introduction de cette merveilleuse brochure qui explique mieux que je ne saurais le faire ce qu’est une grosse famille selon les auteurs.


Qu’est-ce qu’une grosse famille?

Ta femme sera comme une vigne féconde à l’intérieur de ta maison. Tes enfants seront autour de la table comme des jeunes plants d’olivier. (Psaume 128)

Notre étude ne porte pas sur les grandes familles. Ces familles renommées, riches et célèbres, dont le nom reste suspendu à une grande œuvre, ni non plus des dynasties nobles ou bourgeoises, porteuses de blasons, vivant au manoir, illustré par la particule ou le chéquier. Ce sont des familles de notables, où le patriarche est qualifié d’écuyer.

Une famille est considérée nombreuse, selon nous, si elle compte une somme d’enfants au-delà de la moyenne générale. Au Canada, au 18e siècle, le nombre moyen d’enfants par famille était de sept, selon les études savantes des démographes Hubert Charbonneau et Jacques Henripin. Nous avons cherché les fratries les plus nombreuses, en particulier celles de vingt rejetons et plus. Pour les fins de notre publication, nous avons retenu des maisonnées de plus de dix enfants.

Encore faut-il tenir compte des mortalités. Peut-on qualifier de grosse famille un ménage qui fait baptiser dix-huit enfants, mais dont quatre seulement se rendent à l’âge adulte, comme la famille du bourgeois René Boileau (1754-1831) de Chambly? Ou la famille du deuxième baron de Longueuil, Charles Lemoyne (1687-1755), dix-huit naissances, mais six survivants? Est-ce une grosse famille, celle de vingt-trois enfants de Moïse Bunker (1787-1856), cultivateur de Chambly, mais issus de trois épouses consécutives? Doit-on plutôt parler de trois familles Bunker ayant neuf, cinq et neuf enfants respectifs? Environ quinze auraient survécu aux mortalités infantiles et douze sont identifiés par un mariage subséquent.

Charles d’Ailleboust et sa femme, Catherine Legardeur de Repentigny, eurent quatorze enfants, nés de 1653 à 1679, à Québec, puis à Montréal, dont onze atteignirent l’âge adulte. De ce nombre, quatre filles se firent religieuses dans différentes congrégations, une resta célibataire et une dernière épousa un officier militaire important, Nicolas Daneau de Muy. Quant aux garçons, ils fondèrent des familles nombreuses (7, 11, 4, 6 et 16 enfants). (Lorraine Gadoury, op. cité, p. 7)
Nicolas Daneau de Muy (1651-1708) un des meilleurs officiers que nous ayons, et qui s’est distingué durant les dix ans qu’il a passés dans le pays, écrit Frontenac. Charlevoix dit de lui que c’était un officier de mérite et des plus capables qu’il y eut alors dans la colonie. Il eut onze enfants nés de trois épouses successives.

Nicolas Daneau de Muy fut le huitième commandant au fort de Chambly de 1697 à 1704. Il avait contribué à chasser les soldats américains venus attaquer la Prairie en 1691, lors de l’escarmouche restée célèbre appelée La Bataille. Il recevra la croix de Saint-Louis en 1707. En 1704, Nicolas Daneau de Muy est transféré à Québec, et il est remplacé au fort de Chambly par son beau-frère, Paul D’ailleboust des Muceaux de Périgny (1661-1746), croix de Saint-Louis en1734. Plus tard, soit de 1752 à 1754, son fils Jacques-Pierre Daneau de Muy (1695-1758) deviendra à son tour commandant au fort de Chambly. Il sera aussi décoré de la croix de Saint-Louis en 1754.

Nos choix de grosses familles proviennent des registres des baptêmes, des recensements et des inventaires des notaires. Le choix que nous avons fait est très arbitraire. La nomenclature que nous offrons au lecteur n’est pas exhaustive. On aurait pu en choisir d’autres.

Cette étude ne se limitera pas à la famille nucléaire. On parlera aussi de lignées nombreuses. La région de Chambly désignera les Massé, les Bertrand, les Viens, les Larocque, les Benoit, les Monast et bien d’autres. Ce sont des grosses familles, qui se transmettent les berceaux et les couchettes. Elles ont été prolifiques. Elles ont constitué une progéniture qui se multiplie sur plusieurs générations. Des patronymes foisonnants. Ce sont les Tremblay de notre région. Des familles-souches, et d’autant plus grosses quand les enfants survivent jusqu’à leur mariage.

Nous avons illustré notre propos par une lignée de familles Massé qui multiplient les naissances entre 1750 et 1863 pendant quatre générations. Nous avons exhibé quelques feuilles généalogiques chez les Monty, les Darche, les Perrault, les Goyette, les Chaloux, les Vincelette.

Plusieurs personnes de même parenté habitent sous un même toit. Les parents, les grands-parents, plusieurs enfants, parfois un oncle ou une tante célibataire, ou ou des enfants cousins orphelins pris en charge. Une maisonnée où cohabitent trois générations, une entité élargie, forma aussi une grosse famille. On dira que la maisonnée est pleine jusqu’au grenier. (…)

Mais il n’y a pas que dans les familles agricoles et francophones où l’on compte les enfants à la douzaine. Dans les milieux urbains, dans la classe bourgeoise, chez les professionnels de village on découvre aussi des pouponnières. Le seigneur de Chambly, Joseph-François Hertel de la Fresnière et Marguerite Thavenet comptaient quatorze enfants. Le notaire Charles-Gédéon Scheffer et Caroline Demers alignaient treize enfants. Parmi les anglophones de Chambly, on trouvera des ruches où bourdonnent plusieurs enfants.

C’est le cas du seigneur Samuel Hatt (neuf enfants), du financier William Yule (dix enfants, dont sept survivants à l’âge adulte) et de l’entrepreneur Augustus Kuper (douze enfants). Douze personnes habitaient chez le docteur Pierre-Édouard Molloy, selon le recensement de 1842 (no 2087-8).

Les études généalogiques et l’accès aux registres paroissiaux aident ici à l’histoire, dans la mesure où ils ouvrent un matériel très riche d’informations sur la famille. Une étude sommaire, cet essai, méritera cependant d’être poursuivie par d’autres chercheurs.


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Une race qui veut vivre

Noces de diamant de Monsieur et Madame Vital Cliche, à Saint-Joseph de la Beauce.

Les jubilaires étaient entourés de onze enfants, de 88 petits enfants, dont 23 mariés, et de 65 arrière-petits-enfants.

Almanach de l’Action sociale catholique, 191, p. 51 (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2270245)


Je suggère donc la lecture de ce cahier pour des trouvailles fort intéressantes.

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