Pendant plus de trente (30) ans, Maurice Duplessis a été député et Premier-Ministre à l’assemblée nationale de la Province de Québec. Il a été souvent contesté par l’objet de ses décisions, mais selon certains historiens ce fut le plus grand premier ministre du Québec. Pour d’autres, ce fut un tyran et un fasciste.
SES ORIGINES ET SES ÉTUDES
Maurice Duplessis fils de Nérée Duplessis et de sa mère Berthe Genest, naît le 20 avril 1890 à Trois-Rivières. Son père était député du comté de St-Maurice à l’assemblée nationale depuis 1886 sous la bannière des conservateurs. De là le prénom du premier fils de la famille et il est baptisé par Mgr Laflèche, évêque de Trois-Rivières. Maurice Duplessis avait quatre (4) sœurs.
Sa jeunesse se passe à Trois-Rivières et en 1898 il poursuit des études au collège Notre-Dame de Montréal où il fait la connaissance du frère André, de là sa passion pour St-Joseph. Il revient à Trois-Rivières en 1903 pour terminer ses études classiques au séminaire. En 1908 il s’inscrit en droit à l’Université Laval de Montréal et il est reçu avocat le 14 septembre 1913. et il s’installe à Trois-Rivières.
SA CARRIÈRE
Dans son cabinet d’avocat de la rue Hart, pour lui aucune cause n’est banale; bienveillant et attentif, il reçoit les gens comme des amis. On le recommande pour régler des litiges touchant la propriété ou les testaments, quand on se querelle à propos d’arpents ou de codicilles. Tous les matins il prend son courrier à 8 heures au bureau de poste, Maurice Duplessis parle à tout le monde : il aime blaguer, tourner en dérision les petits tracas quotidiens. On lui fait confiance, et sa réputation de défenseur de la veuve et de l’orphelin grandit. A la cour, il amuse la galerie avec ses calembours et ses facéties. Les juges l’aiment bien, il a du talent. C’est à la cour qu’il fourbit ses armes de politiciens. Maurice Duplessis accepte aussi de représenter les industriels de la région comme la Shawinigan Water et Power Company. Au cours des années il a su se faire des amis(e) partout. Son nom est synonyme de réussite, surtout pour les questions concernant le droit civil. Les élections approchent et Maurice Duplessis a des atouts pour se faire élire. Il est jeune, dynamique et consciencieux.
LA POLITIQUE
Maurice Duplessis conservateur se présente aux élections du 5 février 1923 mais il est défait par le candidat libéral. Devant cette défaite il milite pour le parti conservateur, rallie des partisans, pratique le droit et il est un mordu du baseball. Du côté d’Ottawa il y a plusieurs chicanes et des élections auront lieu en 1925.
Le 16 mai l927, Maurice Duplessis est élu dans le comté de Trois-Rivières, les libéraux ont gagné les élections avec une forte majorité. Louis-Alexandre Taschereau chef du parti libéral a 60 ans lors des élections de 1927. Comme leader de l’opposition Arthur ne fait pas le poids mais le chef des conservateurs a certains atouts dont Maurice Duplessis et Camilien Houde. Par contre aux élections de 1927 les libéraux obtiennent 74 sièges à l’assemblée législative et les conservateurs 10 sièges. Maurice Duplessis gagne ses élections dans Trois-Rivières et est élu député. Il s’initie au travail législatif; on se pose des questions pour l’avenir du parti conservateur : Maurice Duplessis est-il le prochain espoir? Camilien Houde députét dans son comté, lorgne la tête du parti conservateur et se présente à la mairie de Montréal et il est élu maire de Montréal en 1928. Camilien Houde conserve son poste de député . Arthur Sauvé chef des conservateurs a cédé, il y aura un congrès à la chefferie du parti conservateur au château Frontenac. Le 10 juillet 1929 Camilien Houde est élu par les délégués chef du parti conservateur.
Le 24 octobre 1929, c’est le krach : la bourse de New York s’emporte, déchainée. C’est la crise économique et plusieurs personnes perdent leurs emplois, i l y a du chômage partout. La soupe populaire est servie aux personnes et aux familles dans le besoin et le refuge Meurling accueille plusieurs personnes. Il n’y a pas d’argent pour acheter du charbon et des vêtements chauds.Les agriculteurs peuvent s’en sauver grâce à leur culture de légumes . Lié d’amitié avec Ernest Laforce, l’agent de colonisation du Canadien national, Duplessis est convaincu qu’un retour à la terre permettrait de donner de l’emploi aux chômeurs victimes du développement industriel sauvage des années vingt. C’est à cette époque que le chanoine Lionel Groulx dont le nationalisme économique est plus contraignant, lance l’appel à la race et prône le nationalisme socio-économique en réaction contre la crise économique. Avec six-cents dollars, les pauvres montréalais pourraient refaire leur vie dans de nouveaux territoires qui s’ouvrent un peu partout. L’abbé Albert Tessier propose à Maurice Duplessis de défendre à l’Assemblée législative un véritable programme de colonisation, selon lui le Québec doit être agricole, l’agriculture étant le fondement de notre société. L’abbé Tessier demande également à Duplessis de faire voter une augmentation des subventions pour la colonisation lorsque tu seras remis de ton accident : le 26 septembre 1929, fait un capotage avec sa voiture et se réveille à l’Hôtel Dieu de Montréal. C’est le docteur Dufresne qui l’a opéré, suite à cet accident il doit s’accorder du repos, il reste à l’écart de l’assemblée législative. Après sa convalescence, il retourne à l’assemblée législative, Camillien Houde chef des conservateurs est un mauvais orateur et fait des pitreries, il s’absente souvent de l’assemblée vu qu’il est maire de Montréal. Duplessis prend la parole souvent et il est brillant, les libéraux lui trouvent des qualités, c’est orateur hors pair qui tranchent avec les attitudes maladroites de Camilien Houde.
Après quatre années de débats parlementaires, les élections s’annoncent. A la tête du mouvement qui réclame le droit de vote aux femmes, Thérèse Casgrain se rend un jour au bureau de Maurice Duplessis pour lui demander de voter une loi à l’assemblée mais Duplessis ne promets rien.
Ayant bon espoir de siéger à l’Assemblée Nationale, il aspire à plus de pouvoir et il a déjà tassé Camilien Houde à la tête du parti. Duplessis est un fin parlementaire avec qui le premier ministre aime croiser le fer. Aux élections de 1931 Duplessis est réélu député par contre les libéraux sont majoritaires. Les conservateurs veulent de se débarrasser de Camilien Houde, Duplessis devient chef intérimaire du parti conservateur. En 1933 Maurice Duplessis est élu chef du parti conservateur.
Maurice Duplessis se mets en campagne pour les prochaines élections et il parcourt la province. Il est un célibataire endurci et se donne corps et âme. En 1933 il y a fusion avec le parti de l’Action Libérale Nationale dirigé par Paul Gouin. Le parti libéral d’Alexandre Taschereau est reporté au pouvoir avec une forte majorité. On donne un nouveau nom au parti de Maurice Duplessis qui deviendra l’Union Nationale. Lors des élections de 1936, l’Union Nationale prend le pouvoir et Maurice Duplessis devient Premier Ministre. On commence les travaux pour le nouveau jardin botanique de Montréal , c’est la création du crédit agricole et on adopte la « Loi sur les pensions de vieillesse du Québec ». En 1937 fait adopter la « Loi du cadenas ») qui interdit à toute personne de faire de la propagande pour le communisme. Il s’est engagé à bannir les films russes. Maurice Duplessis admirait le frère André qui était atteint de leucémie. Le 12 janvier 937 à Montréal, le Premier Ministre suit le cortège funèbre du Frère André. Les syndicats s’éloignent du projet catholique de bonne entente entre les employeurs et les employés doivent être abolis tranche le Cardinal Villeneuve.
1939 est une grande année et le début de la 2e guerre mondiale déclaré par la France et l’Angleterre contre l’Allemagne. . On fait valoir la loi sur les mesures de guerre promulguée par Mackenzie King. Aux élections du 25 octobre 1939 Maurice Duplessis est défait et Adélard Godbout devient Premier ministre du Québec. Duplessis est un alcoolique, il boit trop et il a beaucoup d’aventures sans lendemain. La guerre ronge les frontières, trois cent mille canadiens sont au front. Un premier pas vers la circonscription comme en 1917. A l’automne 1940, Camilien Houde est emprisonné car il a dénoncé l’enregistrement national. En 1940 Daniel Johnson avocat fait son apparition au sein de l’Union Nationale. En 1941 Duplessis a de graves problèmes de santé et son médecin lui conseille d’arrêter de boire. En 1942 il ne finit plus d’accumuler des maladies, il a des pneumonies parce qu’il fume trop, aussitôt qu’il se sent en forme, il entreprend une tournée de plusieurs villes. Pour Duplessis les journées de travail se prolongent après minuit. En 1944 Godbout proclame les élections pour le 8 août. La victoire de l’Union Nationale est confirmée et Duplessis redevient Premier Ministre. Lorsque la semaine se termine à l’Assemblée législative, il met ses dossiers en ordre. En 1945 il occupe également la fonction de procureur général. Malgré qu’il soit autoritaire, le Québec est sous le joug de l’émancipation. Le 8 mai 1945 c’est la fin de la 2e guerre mondiale. Aux élections du 28 juillet 1948, Duplessis est réélu avec quatre-vingt –deux (82) députés. Le gouvernement veut se consacrer à l’éducation au développement du Nouveau Québec et des mines. En 1948 on adopte le fleurdelisé comme drapeau du Québec. 1949 c’est la grève des mineurs à Asbestos et elle s’éternise, on attend un conciliateur pour régler le litige. Mgr Charbonneau de Montréal se mêle de la grève d’Asbestos. En 1952 Duplessis est reporté au pouvoir et c’est la création du ministère des transports. Sa santé se détériore et il est conduit à l’hôpital suite à une crise de diabète. En 1954 on établit l’impôt provincial sur le revenu et en 1956 il est reporté au pouvoir. En 1957 c’est la fondation de la Fédération du Québec (FTQ). De 1958 à 1959 il a eu plusieurs problèmes de santé.
Le 3 septembre 1959, Maurice Duplessis se rend à Schefferville en avion. C’est une ville qu’il apprécie beaucoup et il admire le courage des résidents des villes de la Côte Nord. Rendu sur place, Duplessis fait une crise de diabète qui lui cause une attaque de paralysie cérébrale.
Maurice Duplessis est entouré de sa sœur Étiennette, de compagnons de voyage et de deux médecins et il meurt le 7 septembre 1959 après minuit.
Sa dépouille est exposée dans l’enceinte de l’Assemblée législative. La tristesse envahit les gens qui se recueillent. Ses funérailles sont célébrées à la cathédrale de Québec par le Cardinal Paul-Emile Léger et Monseigneur Maurice Roy. Le successeur Paul Sauvé meurt le 2 janvier 1960, il aura été Premier Ministre juste cent(100) jours.
Paul Sauvé avait dit : « avec la mort de Duplessis c’est une ère nouvelle qui s’ouvre ».
A la une des journaux plusieurs témoignages émouvants : ceux qui l’ont aimé, ceux qui l’ont combattu. Maurice Duplessis étais un homme courageux qui étais fier de ses convictions.
BIBLIOGRAPHIE:
Paulin Marguerite, Maurice Duplessis, le noblet, le petit roi, XYZ Éditeur, Montréal 2002
